Derniers chrysanthèmes, ou à la recherche de l'authenticité


Neige sur les chrysanthèmes 
fond dans mes doigts
et laisse une odeur amère


Snow on chrysanthemums
is melting in my fingers
leaving a bitter smell

Ce post, dans un sens, est la suite de celui que j'ai publié précédemment  "Surpasser ses blocages".

En me retrouvant avec moins de temps libre depuis la reprise des cours en septembre, et après de multiples tentatives pour reprendre une peinture quotidienne, je me suis rendue à l'évidence qu'il me manquait autre chose que du temps. C'est mon cœur qui n'était plus à la production quotidienne de petits tableaux. Bloquée encore?! Il me fallait prendre du recul pour analyser et comprendre ce qui m'est arrivé. Et si je me suis décidée à publier cette réflexion , c'est parce que je pense que je ne suis pas la seule à me faire piéger de cette façon. Le plus dur c'est de se rendre compte de ce piège, d'avoir le courage de sortir de sa zone de confort qui, en fin de compte, peut devenir une véritable prison.

En réalité, ce blocage  n'était autre que l'ennui. Oui, j'ai commencé à m'ennuyer à faire ces petits tableaux quotidiens. Mais que voulais-je raconter dans ma peinture? Quel est son intérêt, pour moi d'abord, puis pour les autres? J'ai regardé mes réalisations de ces 2-3 dernières années et je me suis aperçue que beaucoup d'entre elles n'étaient que la copie d'une photo que je faisais pour peindre vite. Je n'ai pas toujours pris du temps pour la recherche d'une composition  ou d'une ambiance et finalement ces petits tableaux ne m'éveillaient aucune émotion, me semblaient impersonnels  et semblables à tant d'autres. Le seul bénéfice était le travail continu. La facilité de copier ce que je voyais tel que je le voyais sur une photo figée, m'aidait pour avoir de la quantité... mais je ne me retrouvais pas moi-même dans ce que je faisais, à quelques exceptions près.

Ces exceptions se sont des réalisations liées à une émotion réellement vécue, une histoire inventée ou une poésie écrite. Ce sont également celles où j'étais plus libre dans l'interprétation et le geste, dépassais la réalité de la photo-référence et recherchais des nouveaux moyens d'expression.

Voici donc le piège dans lequel je suis tombée et qui est tendu à tant d'autres. Dans cette envie de produire il est facile de perdre l'essence même de la peinture: transmettre sa propre vision et son émotion. Au risque de se retrouver un jour devant la constatation amère de passer à côté de quelque chose pour laquelle on peint réellement. Etre soi-même, authentique et créateur.
Un conseil, ne copiez pas trop d'après nature, l'art est une abstraction, tirez là de la nature en rêvant devant, et pensez plus à la création qu'au résultat. C'est le seul moyen de monter vers Dieu en faisant comme notre divin Maître, créer. Paul Gauguin




Commentaires

Articles les plus consultés